Par Daniel Girard
Les événements se bousculent aux États-Unis. Alors qu’en janvier l’apparition du coronavirus n’était qu’une nouvelle parmi d’autres dans la section Planète, le COVID-19 est maintenant la seule nouvelle qui importe. La semaine dernière, l’Amérique faisait le décompte des délégués dans la course à l’investiture démocrate entre Joe Biden et Bernie Sanders. Aujourd’hui, le seul chiffre qui importe c’est celui du nombre de gens infectés ou victimes mortellement du coronavirus.
En date du 16 mars 2020, 4118 personnes sont infectées au coronavirus aux États-Unis et à Porto Rico et 73 personnes sont mortes des suites du virus. pic.twitter.com/snCoEB4hGs
— Daniel Girard (@DanielGGirard) March 16, 2020
Et cette progression, il faut la freiner immédiatement. Ne pas aplanir la courbe des infections aurait des conséquences délétères pour la population américaine.
This is really good. https://t.co/Sw4sZIPhuY
— Karen Yourish (@karenyourish) March 15, 2020
Le défi est de taille. Car, malgré sa richesse, l’Amérique est l’un des pays du monde développé qui compte le moins de lits par hôpital en soins intensifs.
Les États-Unis, avec 2.44 lits pour 1000 habitants en 2016, sont derrière l’Italie, qui comptait 2.62 lits pour 1000 habitants en 2017 et loin derrière la Corée du Sud avec ses 7.14 lits pour 1000 habitants en 2017. La différence d’approche entre l’Italie et le Corée du Sud et les résultats qui en ont résulté a d’ailleurs été analysée avec brio par l’auteur de Contrepoints, Charles Boyer.
Évolution du nombre de lits d’hôpital en soins intensifs de 1991 à 2018, source @OCDE_fr pic.twitter.com/C6egQXmX4o
— Aurélie Filippetti (@aurelifil) March 14, 2020
Le docteur Anthony Fauci, l’épidémiologiste directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, affirme que la situation aurait été bien pire si l’administration Trump n’avait pas bloqué l’arrivée des Chinois en Amérique après les premières infections à Wuhan.
.@LizRNC: From the beginning, President Trump acted decisively. Experts like Anthony Fauci credited the initial travel ban from China for saving us “really a lot of hurt.”https://t.co/qj8xMesKIu
— GOP (@GOP) March 15, 2020
Mais il ajoute que le pire reste à venir, et qu’il sera important de combattre agressivement la propagation du virus. C’est alors que le président Donald Trump a recommandé aux Américains d’éviter les rassemblements de plus de dix personnes, les voyages non essentiels, de cesser de fréquenter les bars, les restaurants et les centres commerciaux, pour les quinze prochains jours. Et après tout sera réévalué.
Interrogé sur l’insuffisance des infrastructures médicales et le besoin d’équipement médical, le milliardaire a spécifié que de nouveaux hôpitaux temporaires allaient être construits et que des masques et des appareil respiratoires avaient été commandés.
Aux prises avec une autre chute vertigineuse du marché boursier, le président Trump a dit qu’une récession était possible mais que l’économie n’était pas sa priorité en ce moment. Il affirme que dès que l’Amérique aura éradiqué le coronavirus, l’économie américaine va retrouver sa vigueur.
Donald Trump a aussi précisé que ces mesures pourraient durer jusqu’au mois d’août mais qu’un vaccin venait tout juste d’être testé, et il semblait prometteur.
#UPDATE The first human trial to evaluate a candidate vaccine against the new coronavirus has begun in Seattle, US health officials said Monday, raising hopes in the global fight against the disease https://t.co/Ckacy4mLyD
— AFP news agency (@AFP) March 16, 2020
L’Allemagne a le double de nombre de lits que la France. On peut comparer le nombre de morts du coronavirus alors que le nombre de contaminés est du même ordre (12 contre 127 il y a deux jours).
Le nombre de lits n’est peut-être pas le seul facteur, mais il est sûrement déterminant.
L’écart de l’équipement en lits sera significatif lorsque les systèmes comparés seront à saturation, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui en Allemagne comme en France, malgré les différences.
Il est possible que l’Allemagne a détecté plus de cas asymptomatiques ou paucisymptomatiques que la France. Si un pays fait un usage extensif du test, le ratio décès/contaminés est plus faible, mais cela ne nous apprend rien sur les différences réelles de morbidité et de mortalité entre pays, notamment pour cause de capacité de prise en charge.
Pour l’instant, on ne dispose que d’une information contrôlée de référence avec la population non représentative des passagers du Diamond Princess, dans le pire des cas de promiscuité, avec une quarantaine ayant l’effet d’un incubateur. Bilan : environ 700 contaminés sur 3700 passagers (~20%), un peu plus de 200 cas avec symptômes plus ou moins graves (resp. ~5% et ~30%) et 7 décès (resp. ~0,2%, ~1% et ~3%).
Ce qu’on peut en dire, c’est que la proportion totale de contaminés sur un temps court à l’échelle d’un pays sera très probablement inférieure à l’expérience du navire en quarantaine, peut-être plus proche des chiffres habituels d’une grippe saisonnière. Les autres ratios peuvent être déclinés sur cette base.
Le critère fondamental aujourd’hui, c’est la baisse quotidienne du nombre de cas détectés dans chaque pays, à méthode de détection constante dans le temps. En France, on devrait voir les premiers effets du confinement d’ici un jour ou deux, le plein effet demandant au moins 12 jours.
On pourrait éviter de parler du coronavirus, les media officiels nous bassinent déjà assez avec cela. On a tout dit et écrit, alors changeons de sujet!
“le milliardaire a spécifié”
Marqueur de son auteur, sans autre commentaire nécessaire.
“Petite” erreur dans les chiffres : 25 lits en soins intensifs / 100 000 habitants aux USA contre 8 / 100 000 en France – les chiffres de l’OCDE ne sont pas ceux de l’AHA